Sainte-Aurélie
Sainte-Aurélie
 

Mot du Maire

 

Juillet 2025

Comme un rappel de notre histoire marquée de misère

Sainte-Aurélie est bien connue pour son dynamiste, mais le Sainte-Aurélie touristique, celui qui attire nombre de visiteurs, l’est principalement de ses lacs, dont le Lac des Abénaquis et du Vieux Moulin. Ces deux sites sont historiquement associés. Le 29 juin dernier débutait la saison estivale 2025 du Vieux Moulin de Metgermette-Nord. Nous étions une trentaine à assister à son ouverture. La même impression me revient chaque année : celle des tâches ardues exigées aux travailleurs d’alors. Il faut prendre le temps de lire les descriptifs affichés, d’imaginer le cheminement d’une bille de bois pour sa transformation. Vous verrez que notre histoire au Québec n’est pas aussi idyllique que le présentent certaines séries de télévision. Bien au contraire, il fut un parcours pénible pour bien des travailleurs du XIXe siècle.

Le Québec industriel des années 1850 s’est forgé principalement autour d’axes majeurs, telles les grandes manufactures de textiles dans les villes, la construction de canaux et de chemins de fer qui propulsa la sidérurgie et le transport des marchandises. Parallèlement, il y eut le foisonnement d’usines de sciage dans toutes les régions du Québec. Bien connue, notre histoire débute en 1873, par un projet d’occupation du territoire du sud du fleuve en deux temps : le premier, celui d’une colonisation française par Victor Vannier et le second, le chemin de fer de Louis-Napoléon Larochelle.

Le projet de Larochelle de relier la ville de Lévis au Maine fut un échec. La vision d’immigration de Vannier ne connut pas plus de succès, mais son moulin à scie fut bien construit en six mois. Restaurés grâce à la détermination d’Histoire et patrimoine de Sainte-Aurélie, nous avons la chance de le visiter. Il existe bien d’autres anciens moulins à scie au Québec, mais la spécificité du nôtre réside dans sa rusticité de conception technique qui marque le démarrage industriel. Dès les premiers pas à l’intérieur, on est saisi de la vie rude qui fut celle de nos grands-parents ouvriers. On peut facilement comparer leur quotidien à celui des personnages du roman Les Misérables de Victor Hugo, œuvre phare de la littérature française.

Au premier plancher, on peut voir les différents équipements de sciage: du chariot de coupe de la bille de bois à sa sortie en madriers. On peut aisément imaginer la force physique requise pour la manipulation de chaque machine et l’épuisement accumulé à la fin d’une journée de dix heures. Examiner attentivement comment l’énergie de la rivière est transmisse d’un axe de retors situé au sous-sol aux diverses poulies et courroies de raccordement aux équipements de sciage. Ce mécanisme complexe est typique des premières usines industrielles de textiles mues à la vapeur. Il est facile de constater les risques de blessures potentiels pour les ouvriers poussés par les cadences de la production.

La phase d’Isidore débute en février 1882. À l’étage, il installe tout l’équipement requis pour une meunerie, dont deux meules à grains. À une extrémité de l’étage, il aménage un appartement à l‘un de ses garçons récemment marié. On peut le visiter. Constater le peu de confort et le manque de facilités pour un jeune couple. En 1916, Élie Giguère, fils d’Isidore, prend possession du moulin et lance une large exploitation.

Pour les intéressés d’histoire, de la documentation additionnelle est en vente sur place. En plus de parfaire votre connaissance, vous aidez financièrement Histoire et patrimoine de Sainte-Aurélie à poursuivre son œuvre. Récemment vient de s’ajouter « Les Giguère Entrepreneurs de Beaupré à Sainte-Aurélie » de Michel Morin. On y retrace notamment toute la descendance d’Isidore Giguère et de Philomène Poulin. Notre mémoire collective vient de s’enrichir. Merci Michel. Profitez de l’été 2025 pour visiter ou revisiter le Vieux Moulin qui rappelle une période préindustrielle du Québec trop souvent marquée de misère pour nos grands-parents ouvriers.

Prudence sur les lacs et bonnes vacances aux travailleurs de la construction.

 

René Allen, maire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 


 

 

 

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